15.04.2006 | 16h55
L'heure est au bilan. Dans son rapport publié en fin de semaine, le Fonds monétaire international estime que, par « le biais des prix à l'importation de produits non pétroliers, la mondialisation a réduit l'inflation en moyenne d'un quart de point dans les économies développées avec un effet plus important allant jusqu'à un demi point aux Etats-Unis". Sur des périodes plus courtes de un à deux ans, la mondialisation a pu réduire l'inflation jusqu'à plus d'un point.
L'intégralité du rapport sur les perspectives économiques mondiales, avec notamment les estimations chiffrées de croissance pour l'avenir, devrait être publiée cette semaine.
Cette sortie du FMI coïncide avec l'arrivée du directeur adjoint Augustin Carstens au Maroc. L'occasion pour l'institution de faire le point sur les performances de l'économie marocaine.
Le directeur général adjoint du Fonds monétaire internationale, (FMI) qui vient d'achever une visite de travail au Maroc, a mis en exergue, lors d'un point de presse vendredi dernier à Rabat, les réformes engagées par notre pays notamment dans le domaine économique.
M. Carstens, qui s'est dit « impressionné par ces réformes qu'on trouve rarement dans un pays émergent», a souligné ainsi «la mise en œuvre résolue d'un ambitieux programme de réformes qui a permis au Maroc de parvenir à la stabilité macroéconomique ». Il a rappelé, à cet égard, que le pays connaît un faible taux d'inflation et que sa situation extérieure est confortable, précisant que les progrès notables réalisés en matière de libéralisation des prix et des échanges, de réformes du secteur financier et de privatisation ont jeté les bases d'une solide croissance économique.
Selon M. Carstens, les réformes engagées commencent déjà à porter leurs fruits. Il en veut pour preuves, l'activité économique qui résiste mieux aux fluctuations de la production agricole, l'investissement et la demande qui reprennent et la productivité qui est en hausse.
Toutefois, le responsable du FMI trouve qu'il y a encore du chemin à faire pour réduire « la forte incidence de la pauvreté et pour lutter contre le chômage», se félicitant tout de même de la décision de S.M. le Roi Mohammed VI de mettre la question du développement humain au cœur de la politique gouvernementale à travers l'INDH.M. Carstens a relevé, par ailleurs, que la réalisation d'une croissance soutenue au Maroc reste tributaire de plusieurs facteurs comme la réduction du déficit budgétaire, la poursuite des efforts de libéralisation des échanges commerciaux et la mise en place d'un secteur financier robuste et efficace.
Ainsi, pour ce qui est de la réduction du déficit budgétaire, le directeur général adjoint du FMI a indiqué que, lors de ces discussions avec les autorités marocaines, l'accent a été mis sur l'importance de poursuivre les efforts en ce sens afin de pouvoir faire face aux chocs extérieurs, de renforcer la confiance du secteur privé et augmenter les dépenses publiques productives.
l a souligné dans le même ordre d'idées que les autorités marocaines lui ont fait part de leur détermination à assainir les finances publiques en réformant la fiscalité et la fonction publique et en éliminant progressivement les subventions aux produits pétroliers et aux produits alimentaires de base.
M. Carstens a noté au passage le succès du programme de départs volontaires à la retraite et salué la récente décision de rétablir le mécanisme d'ajustement automatique.
S'agissant de la libéralisation des échanges commerciaux, M. Carstens a souligné que la récente entrée en vigueur de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis est également un pas important de nature à renforcer la croissance.
Dans la même optique, il a salué les récents efforts déployés par le Maroc pour améliorer la coopération régionale. « La création d'un vaste marché régional aidera les pays du Maghreb à réaliser pleinement leur potentiel commercial et les rendra plus attractifs aux yeux des investisseurs étrangers», a-t-il dit.
Troisième facteur susceptible de doper la croissance de l'économie marocaine, selon M. Carstens : la consolidation du secteur financier.
Dans ce cadre, il a félicité les autorités marocaines pour les récentes mesures visant à renforcer le cadre juridique et réglementaire du secteur financier et la supervision financière. «L'autonomie accrue de la Banque centrale dans la conduite de la politique monétaire et l'extension de ses prérogatives en matière de supervision sont autant d'initiatives importantes pour la modernisation du secteur financier.
J'ai salué les progrès accomplis vers la restructuration du Crédit Immobilier et Hôtelier et du Crédit Agricole du Maroc. Nous sommes convaincus que les mesures de réformes financières qui incluent également le renforcement de l'évaluation des risques et de l'information financières ainsi que la modernisation des systèmes de paiements, vont permettre de lever de sérieux obstacles à l'accès au crédit, en particulier pour les petites et moyennes entreprises».
En ce qui concerne la valeur actuelle du taux de change du dirham, M. Carstens s'est déclaré d'accord avec les autorités marocaines sur le caractère adéquat de cette valeur, signalant toutefois que l'abandon progressif, à moyen terme, du rattachement du dirham à un panier de devises pourrait doper la croissance en favorisant l'intégration dans les marchés internationaux de capitaux.
