Aucun coach marocain n’est parti indemne de l’équipe nationale
Fakhir va-t-il en sortir grandi ou anéanti ?
M’hammed Fakhir est donc intronisé entraîneur de l’équipe nationale de football ! Honneur redoutable et mission délicate. Beaucoup d’entraîneurs marocains ont obtenu ce poste lors de ces trente dernières années. Et personne n’en est sorti indemne. Petit rappel historique.
Commençons par la fin des années soixante.
On est en pleine liesse. Le football marocain est en passe de se qualifier pour la Coupe du Monde 1970. La première pour l’Afrique.
L’entraîneur, c’est Guy Cluseau, son adjoint, c’est Abdallah Settati. Lorsque en novembre 1969, à quelques mois de la Coupe du Monde Cluseau est hospitalisé à la suite d’une grave attaque cardiaque, Abdallah Settati devient l’adjoint de Vidinic, recruté pour remplacer Cluseau.
Settati sera sur le banc en Coupe du Monde 70 avec Vidinic, mais les 2 hommes reviennent passablement fâcher du Mexique et Abdallah Settati se fait... rare et continue sa carrière dans les clubs (Settat, USK, CODM etc.).
Vidinic viré en décembre 70, c’est Barinaga, entraîneur des FAR, qui devient coach national des Lions de l’Atlas. Il y restera jusqu’en 1972 ou après la C.A.N. de cette année là, c’est Abdallah Settati qui le remplacera. Et c’est tout seul à ce poste qu’il conduira l’équipe aux J.O de 1972.
En automne de la même année, il est remplacé par Abderrahmane Bel Mahjoub, le Prince du Parc.
Eliminé scandaleusement de la Coupe du Monde, le Maroc choisira de faire appel au Roumain Mardarescu et de remercier poliment et gentiment Bel Mahjoub. Mardarescu restera jusqu’en 1978 et sera remplacé après la CAN du Ghana (Kumasi) par Ammari.
Ammari partira après quelques mois, suite à un match nul (2-2) contre la Mauritanie, résultat jugé humiliant par toute la corporation.
Après Ammari, Cluseau revint aux affaires. Il tiendra jusqu’en décembre 1979 et Maroc-Algérie. Et puis ce sera Fontaine avec comme adjoints Hamidouch et Jabrane. Eux aussi quitteront les commandes par la petite porte après l’élimination du Maroc de la Coupe du Monde 1982 (Espagne) par le Cameroun. Vint alors le Brésilien Valente qui prit pour adjoint Ammari.
Ça ne durera pas et en 1983 c’est Faria qui arrive aux commandes pour le destin que l’on sait, Faria laissera place à Angelino un Italien coach des FAR. Après lui viendra en 1990 Naciri Abdelghni, vite remplacé par l’Allemand Olk Werner.
Et en 1992, c’est l’épopée Abdelkhalek Louzani remercié pour des raisons éloignées du football et remplacé par Blinda.
Après la Coupe du Monde 1994, Blinda laissa la place à Ammari, avant qu’Henri Michel n’arrive. Et puis ce fut Kasperzach et puis Coelho et enfin Zaki. Précisons qu’avec Kasperzach, Coelho, Madih fit quelques piges. Aujourd’hui Fakhir est là, quel destin l’attend ? On ne sait.
Ce qu’on espère, c’est que Fakhir ne soit pas traité de manière ingrate après avoir servi. Comme l’ont été tous les coaches marocains passés par là . Joie et honneur au départ.
Amertume à l’arrivée. Des coups de pied au derrière voire carrément des campagnes de presse ignominieuses les attendaient tous.
C’est dommage et c’est grave.