Désordres estudiantins ou mauvais planning des examens ?
Semestre blanc à la Faculté des Sciences économiques, juridiques et sociales de Rabat-Agdal. Un communiqué du décanat affiché hier au campus indique que les examens du contrôle final, prévus du 3 au 7 janvier, sont annulés ainsi que ceux du contrôle de rattrapage prévus à la fin du mois.
Alors que le doyen de la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales attribue cette annulation à « des actes de violence et de subversion commis au sein de l’établissement par une infime minorité d’étudiants », nombre d’étudiants affirment que la revendication du report de la date de ces examens est largement partagée.
Contrairement aux déclarations du doyen publiées récemment par un organe de presse, les cours n’ont pas commencé en septembre, mais seulement à la fin du mois d’octobre, clament haut et fort des étudiants n’appartenant pas à l’UNEM mais qui ne veulent pas être nommés par crainte de représailles.
« Sur les 200 professeurs que compte la Faculté, 51 sont partis à la retraite dans le cadre du départ volontaire. Parmi les professeurs qui sont restés, certains assurent d’autres cours en plus des leurs. Nombre de cours n’ont pas été achevés. Mieux encore, les TD (Travaux Dirigés) n’ont pas été menés aussi bien par les étudiants en économie que par ceux du Droit ».
Interrogés sur les agissements de certains étudiants appartenant à l’UNEM, de la tendance Al Adl Wal Ihssan, que le doyen accuse d’avoir entravé le déroulement des examens, ces mêmes étudiants répondent qu’effectivement « les étudiants adlaouis ont appelé à la grève pour revendiquer le report des examens. Mais ils ne sont pas les seuls. D’autres étudiants, de la tendance progressiste, ont fait pareil.
Même les étudiants qui ne militent pas au sein de l’UNEM, comme nous, sont d’accord pour que les examens soient reportés pour après l’Aïd. D’ailleurs, le premier examen semestriel de l’année se déroule d’habitude à la fin du mois de janvier ».
Plutôt que de faire grève le jour même des examens, avec tous les désordres qui ont agité le campus ces deux derniers jours, les étudiants n’auraient-ils pas mieux fait de dialoguer bien avant avec leur doyen ?
« Impossible d’avoir une discussion avec le doyen, qui demande aux étudiants qui l’abordent sur le campus de le joindre dans son bureau s’ils ont quelque chose à lui dire, alors qu’il ne s’y rend jamais. Un rendez-vous dans un amphi de la Faculté a bien été pris avec le doyen trois semaines avant les examens pour discuter justement de ce sujet. Il ne s’y est pas rendu ».
Que pensent ces étudiants de l’annulation des examens semestriels par le décanat ? « C’est une décision unilatérale que l’on va sûrement payer très cher. Nous demandions que les examens soient reportés, pas annulés. Les modules pour lesquels nous n’avons pas été contrôlés seront sûrement reportés à l’année prochaine. Cela fait autant de temps perdu pour nous ».
Sur décision du décanat de la Faculté des Sciences économiques, juridiques et sociales de Rabat-Agdal, « les cours de la session du printemps 2006 démarreront immédiatement après les vacances de fin de trimestre le lundi 6 février ».
D’ici là, les étudiants n’auront que leurs yeux pour pleurer le semestre perdu.
