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 Un vétérinaire parle autrement du marché de l’Aïd Kébir)

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rim
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rim


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Un vétérinaire parle autrement du marché de l’Aïd Kébir) Empty
MessageSujet: Un vétérinaire parle autrement du marché de l’Aïd Kébir)   Un vétérinaire parle autrement du marché de l’Aïd Kébir) EmptyMar 3 Jan - 3:12

Entre le discours de l’Agriculture et ce qu’avance l’un des vétérinaires qui parcourt le pays de long en large, le Dr Abderrahim Asri, il y a beaucoup de différence concernant aussi bien la disponibilité du mouton cette année que son prix. Le nombre de têtes abattues à cette occasion est aussi sujet de polémique.
Pour ce vétérinaire, l’Aïd Adha va être caractérisé cette année par un certain nombre d’éléments. Tout d’abord la disponibilité du mouton. Il estime que celle-ci est nettement inférieure par rapport aux dernières années (-20 % en moyenne et -30 à -40% dans certaines régions qui ne font pas l’engraissement). Cette situation est due, explique le Dr Asri, à la sécheresse de 2004, ses répercussions sur la période de reproduction de l’année dernière (mars, avril, juin) et à l’augmentation des prix des intrants et des aliments pour bétail. Le taux de gestation était faible cette année et pour les aliments, un grand effort a été fait pour baisser leurs prix mais l’aliment de base dans l’engraissement, la paille, a continué à se vendre plus cher que l’orge (1,5 dirhams contre 2,5 dirhams le kilo).

Autre élément. Les pluies recueillies de ces derniers temps ne vont influencer justement sur la disponibilité que l’année prochaine. Pour le moment, elles vont pousser les éleveurs à ne pas vendre les femelles (elles sont pleines actuellement) qui représentent 15 à 20 % dans l’offre de l’aïd. De même, avec les pluies, et après avoir beaucoup payé pour l’entretien des troupeaux, les éleveurs devront les valoriser en essayant d’en garder le maximum pour l’année prochaine. Ce qui pourrait encore grever l’offre de 15 à 20 %. Il en résulte une augmentation du prix du mouton cette année pouvant atteindre plus de 2 DH le kilo. A titre d’exemple, la race la plus recherchée, le Sardi, devrait dépasser les 40 DH contre 37 à 38 DH l’année dernière et le Bergui les 38 DH contre 35 à 36 DH.

Le taux limité de fertilité de l’année dernière, la sécheresse et les précipitations actuelles (les jeunes ne seront pas bradés) sont donc autant d’éléments qui vont cantonner l’offre à des animaux qui sont prêts à l’abattage. Mais on n’observera pas seulement une assez conséquente baisse de l’offre mais aussi celle de la qualité (embonpoint, gras). Pour la qualité justement, on assiste à une grande variation géographique. Les zones spécialisées dans l’engraissement (les plateaux de la Chaouia, Tadla et jusqu’au Tensift et les Sraghna) pourront offrir des animaux en bon état de gras. Les régions montagneuses, du Sud et de l’Oriental présentent quant à elles des animaux plus maigres car elle n’avaientt pas les moyens financiers pour acheter les aliments pour le bétail. Sur les marchés du mouton de l’Aïd, Casablanca pourrait être alimentée d’animaux gras provenant du sud, indique le Dr Asri. Cette ville absorbe les productions du Tadla, des Beni Meskine, d’El Kalaa et un peu des Rhamna. Par contre, les régions de Rabat et du Nord sont alimentées essentiellement par les Zaïr, le Moyen Atlas, Fès et Meknès où le cheptel est maigre et de moindre qualité. Aussi, des acheteurs pourraient se déplacer de ces dernières régions, surtout de Rabat, pour faire leur marché à Casablanca, ce qui influencera encore sur l’offre dans cette ville et risque de multiplier le nombre des intermédiaires.

Par ailleurs, relève le Dr Asri, on constate ces derniers années un bouleversement dans les coutumes des Marocains. L’attachement au rituel de l’aïd est de plus en plus abandonné par les jeunes couples. Avec l’érosion du pouvoir d’achat et l’explosion du crédit à la consommation, les ménages de la classe moyenne, qui planifient toute l’année notamment pour les vacances, n’ont pas les moyens pour s’acheter le mouton et se déplacent souvent pour passer la fête en famille. Ce faisant, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas se passer des brochettes du jour et se rabattent sur le 5ème quartier, les abats (douara) qui atteint des prix phénoménaux la veille de l’aïd en passant de 70 à 250 DH. Cela a un côté positif en limitant le nombre d’animaux qui sont abattus en une journée ; ce qui permet au marché de continuer à être approvisionné toute l’année en viande ovine. Mais la majorité conservatrice va tout de même, contre corps et âme, s’approvisionner pour effectuer le rituel, rappelle le Dr Asri.

Le nombre d’animaux abattus ce jour soulève une polémique, selon ce vétérinaire. Aucune étude sérieuse n’a été faite contrairement aux pays voisins. On ne dispose que de résultats d’enquêtes et d’estimations qui donnent des chiffres à la limite contradictoires. Il est rationnel de penser que l’abattage de l’Aïd représente la moitié de la production annuelle. Selon les enquêtes de l’Agriculture, quelques 5 millions de têtes sont abattues chaque année. Mais les professionnels qui vivent des ovins savent qu’on ne peut pas dépasser 2 à 2,5 millions de têtes par an, constate le Dr Asri. Par un simple calcul, on sait que le Maroc dispose d’un cheptel de10 millions de reproducteurs. A supposer que ces 10 millions donnent 10 millions d’agneaux (5 millions de femelles et 5 millions de mâles), il faut se poser la question de savoir si on abat le jour de l’Aïd les 5 millions de mâles reproduits pendant une année alors qu’on continue à en abattre tous les jours ? D’où la grande aberration des statistiques officielles qu’on ressort chaque fois. On peut avancer qu’il s’agirait d’un cumul de la production mais force est de constater que l’effectif ne bouge pas et ne peut par conséquent produire plus qu’il ne donne actuellement. Aussi, dans l’hypothèse la plus optimiste (pessimiste ?), l’abattage de l’Aïd Kébir ne peut pas dépasser les 2,5 millions de têtes. Il ne peut jamais atteindre 5 millions, signe et persiste le vétérinaire.

Pour revenir à l’état de santé du cheptel, et en dehors de la qualité (embonpoint et gars), le Dr Asri affirme la très bonne maîtrise aussi bien des maladies infectieuses que des maladies parasitaires et autres maladies exogènes. Par contre, pour des maladies qui sévissent à l’état endémique comme l’hydatidose (kyste hydatique), son éradication passe par le traitement des chiens que ce soit ceux qui ont un maître ou les chiens errants, qui constituent les vecteurs de cette parasitose.

Pour les conseils qu’on peut donner au consommateur, le Dr Asri indique qu’il faut tout d’abord n’acheter que des animaux bien portant, éveillés, qui bougent, qui s’agitent. Au moment de l’abattage, il faut essentiellement observer l’état du foie et des poumons. Lorsque les kystes sont situés à la périphérie du foie, on peut le consommer après élimination des kystes, mais lorsqu’ils sont à l’intérieur de l’organe, celui-ci n’est pas propre à la consommation aussi bien humaine qu’animale et il faut par conséquent le détruire non pas le jeter. Même un chat peut consommer ces kystes et infecter les enfants et les adultes.

Faut-il se prémunir contre tous les risques sanitaires et procéder à un contrôle vétérinaire de l’animal abattu ? Faute d’un abattage dans les abattoirs communaux, opération nécessitant la mobilisation de grands moyens et à laquelle la population ne peut adhérer, le Dr Asri appelle plutôt à un abattage surveillé par des vétérinaires sur des airs qui peuvent être aménagées à cet effet aux niveaux des préfectures ou des quartiers, ne serait-ce que pour les consommateurs qui désirent avoir le maximum de sécurité. Cela peut également procurer plus d’hygiène, éviter les abattages sur la voie publique et garder plus propres les villes qui se transforment ce jour en de grands dépotoirs.
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