[b]L’argument attractif de la plate-forme Maroc
Depuis dimanche 1er janvier, le libre-échange avec les Etats-Unis d’Amérique et la Turquie est une réalité. Les produits turcs n’ont pas attendu ce début d’année 2006, marquant l’entrée en vigueur de l’accord Maroc-Turquie, pour se faire une place sur le marché marocain.
Dans chaque supermarché ou épicerie, on ne peut manquer de tomber sur des cakes et autres biscuits du pays d’Attaturk qui semblent avoir un certain succès auprès des consommateurs nationaux. Bel exemple de compétitivité par la qualité et les prix et de conquête des marchés que les opérateurs marocains devront profondément méditer.
Du fait de l’effet d’annonce et de l’image de marque, même si ternie par l’occupation de l’Irak, des Etats-Unis, nombre de consommateurs marocains attendent de trouver les produits du pays de l’Oncle Sam sur les étalages. En fait, ce n’est que progressivement que les produits américains et turcs pourront accéder au marché marocain en franchise des droits de douane. Il n’y a donc aucun raz-de-marée à craindre.
Les produits marocains exportés ont d’ores et déjà, et dans une large majorité, la possibilité d’accéder sur les marchés américain et turc. Les opérateurs marocains sauront-ils et pourront-ils profiter de cette opportunité ? L’avenir nous la dira. Mais, déjà, des entreprises venant d’Asie, de Chine et d’Inde plus précisément, ont affiché leur intention de s’installer au Maroc pour profiter de l’accord de libre-échange Maroc-USA.
Le Maroc serait alors un tremplin pour ceux qui veulent écouler leurs produits sur le marché américain. Règle d’origine oblige, ces entreprises étrangères intéressées par le marché US devront transférer capitaux et savoir-faire, investir et produire au Maroc, créer des emplois et verser des impôts, au grand bonheur des Marocains.
Outre le plan Emergence pour porter l’industrie marocaine à un niveau de compétitivité assurant le développement de l’économie nationale, plan qui reste à mettre en œuvre et dont les résultats ne seront palpables qu’à terme, les accords de libre-échange conclus par le Maroc offrent aussi cet énorme avantage d’être un argument de taille pour attirer les investisseurs étrangers. Les responsables politiques doivent nécessairement offrir toutes sortes de facilités à ce genre spécifique d’investissement pour prétendre à ce rôle de plate-forme régionale permettant un accès préférentiel sur les marchés américain, européen et arabe.
Parmi ces investisseurs étrangers que le Maroc doit maintenant arriver à convaincre, ceux des Etats-Unis. Jusqu’à présent, les Américains se sont peu engagés au Maroc par comparaison avec les Européens. De plus, la courbe que suivent les investissements américains est on ne peut plus irrégulière.
Puisque l’ouverture du marché marocain est un processus irréversible, plutôt que de se contenter d’accueillir les produits de pays plus compétitifs, le Maroc devrait se débrouiller pour accueillir aussi leurs investisseurs, en attendant que les opérateurs nationaux soient au rendez-vous de l’Histoire.[/b]