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A 20 jours seulement de la CAN 2006, Philippe Troussier, entraîneur de l’équipe nationale de football, et la Fédération royale marocaine de football mettent fin, « à l’amiable », à une aventure qui n’a même pas eu le temps de commencer.
« Aventure » est le mot qui semble coller le mieux devant la nature même de notre football manifestement aventurier sur les plans organisationnel et gestionnaire.
Troussier s’en va avant même d’arriver vraiment, ce qui n’empêche pas la coquette somme de près de 900 millions de centimes (indemnités de signature et deux mois de salaire) et beaucoup d’espoir de s’évaporer pour absolument rien du tout.
Nous ne parlerons pas de crise pour la simple raison que la crise relève de la norme dans la gestion de notre football et constituerait même un « outil de gouvernance ».
C’est de la déliquescence de la FRMF qu’il faudra plutôt parler.
Une fédération qui semble peu soucieuse des sentiments des Marocains et encore moins de l’argent du contribuable. Tout contrat suppose deux parties, des engagements de part et d’autre et surtout des négociations.
Notre fédération a-t-elle su « bien » négocier ?
S’est-elle assuré toutes les garanties nécessaires ? Ne se serait-elle pas « fait avoir » ?
A-t-elle observé, à la lettre, sa part du contrat ? Au vu de ce qui vient de se passer, nous craignons que la réponse à ces interrogations ne soit négative.
Les raisons avancées par le vice-président de la fédération dénoteraient d’un souci de se justifier plutôt que de convaincre. Les négociateurs, en l’occurrence le secrétaire général et le vice-président, sont précisément eux qui ont entretenu le bras de fer avec Troussier.
Qu’est-ce à dire ? Se seraient-ils rendus compte tardivement de leur « mauvais » choix ?
Auraient-ils enfin réalisé qu’ils avaient mal négocié et qu’ils s’étaient laissé bouffer par un Troussier démesurément « matérialiste » ?
Il serait judicieux de rappeler que l’arrivée de Troussier, avec lequel on a découvert, mais bien trop tard, des « divergences de vue assez profondes », avait été dictée par le souci et la volonté d’en finir avec le national Baddou Zaki dont le parcours a été presque un sans faute mais qu’il fallait sacrifier pour des raisons que la raison ne connaît pas.
Troussier n’a été en fin de compte qu’un outil pour régler son compte à Zaki, ce qui suppose que la priorité n’est pas forcément le sort et le devenir de notre football, mais les rapports de forces au sein de la famille footballistique marocaine.
Nous saluons l’arrivée du national M’hamed Fakhir dont la compétence est avérée et nous lui souhaitons le succès dans sa difficile mission et surtout beaucoup de patience et des nerfs d’acier.
((Jamal HAJJAM))
