[color:2eaf=blue:2eaf]af]olor=blue]b]La flambée des cours du pétrole, la fin des accords multifibres, l'atonie de l'activité dans les principaux pays partenaires de l'UE. L'année 2005 était riche en chocs économiques internationaux, qui, une fois associés à des contraintes internes, ont imposé à l'économie nationale un environnement difficile dans lequel elle a évolué.
Dans ce contexte auquel il faut ajouter des conditions climatiques peu clémentes, les indicateurs économiques n'étaient pas tous au vert, mais le bilan était plutôt encourageant, grâce notamment à un certain nombre de secteurs productifs non-agricoles, qui ont permis à l'économie nationale d'afficher un taux de croissance positif estimé par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) à 1,8% au lieu de 3% prévu initialement.
L'année 2005 a été marquée essentiellement par une envolée sans précédent des cours internationaux du pétrole, qui ont frôlé la barre des 68 dollars le baril, au moment où la Loi de finances 2005 a été élaborée sur la base d'un baril à 35 dollars. Le Maroc, un pays qui importe la quasi-totalité de ses besoins en produits énergétiques, a subi de plein fouet les contrecoups des caprices des cours du pétrole, ce qui a contraint les autorités publiques à augmenter les prix intérieurs des produits pétroliers deux fois cette année (mai et août), une augmentation qui s'est fait ressentir sur le pouvoir d'achat et les coûts de production.
Selon le Centre marocain de conjoncture (CMC), la hausse cumulée depuis l'été 2004 des prix intérieurs des produits pétroliers a atteint 20%. Cette progression, qui aura "un impact significatif" aussi bien sur l'activité que sur les coûts de production et les prix à la consommation, induirait une perte de croissance de près d'un point étalée sur les exercices 2005 et 2006, estime le CMC qui s'attend à une hausse de 1,2% des coûts moyens de production pour l'ensemble des systèmes productifs.
La hausse des prix du pétrole a également affecté la reprise économique notamment dans les pays de l'Union européenne partenaires du Maroc, ce qui s'est répercuté sur la demande étrangère adressée au Maroc. Selon la DEPF, cette demande afficherait en 2005 un rythme de progression de 4,5% au lieu de 6,7% en 2004. Outre cette hausse exceptionnelle, l'économie nationale a entamé l'année 2005 avec une nouvelle donne économique internationale, qui rappelle la dure réalité de la mondialisation économique, à savoir la fin des accords multifibres, qui marque la libéralisation totale du secteur des textiles. Ce démantèlement a ouvert les portes des marchés européens devant les produits textiles asiatiques, principalement chinois, qui ont opposé une concurrence acharnée aux exportations marocaines.
Selon l'Office des changes, les exportations marocaines des vêtements confectionnés ont atteint à fin octobre dernier quelque 14,37 milliards de dirhams, en baisse de 8,1% par rapport à la période correspondante de 2004.
Le volume exporté a également reculé (-9,4%). Les ventes des articles de bonneterie se sont élevées pour leur part à 5,47 milliards de dirhams, soit une baisse de 14% (7,1% de moins pour le volume exporté).
Ces reculs expliquent en grande partie la contre-performance des exportations des biens de consommation en général (-6,9%), le premier groupe de produits à l'export. Outre ces bouleversements économiques internationaux, le Maroc a eu droit en 2005 à un ciel peu généreux, qui a affecté les résultats des secteurs de production liés à la campagne agricole. Le PIB agricole accuserait une baisse de 12,5% en 2005 pour une hausse de 4,4% du PIB hors agriculture, selon les estimations de la DEPF.
La hausse de 1,8% de la croissance économique globale en 2005 s'explique, néanmoins, par le bon comportement de plusieurs secteurs d'activités non-agricoles, tels que le bâtiment et travaux publics (BTP), le tourisme, l'énergie et les mines et les industries de transformation.
Les entreprises du secteur secondaire, approchées dans le cadre d'une enquête réalisée par le Haut commissariat au Plan (HCP), ont fait état de hausses au niveau de leurs activités de production durant le 3e trimestre 2005, une tendance qui se poursuivra durant le 4e trimestre, estiment-elles.
Le secteur du BTP a continué sur sa lancée entamée depuis le début de l'année, en témoigne la hausse des ventes de ciment et des crédits octroyés par les banques au secteur immobilier (5,4% et 23,7% à fin septembre 2005).
Ce dynamisme du secteur du BTP est le résultat direct des programmes d'envergure lancés dans le domaine de la lutte contre l'habitat insalubre, du renforcement des investissements hôteliers, de l'accélération des travaux d'infrastructures (autoroutes, port Tanger-Med) et de mise en œuvre des projets de lutte contre les effets de la sécheresse. Le Ttourisme reste, pour sa part, un des secteurs qui ont connu la plus forte dynamique en 2005.
Les chiffres réalisés aussi bien au niveau des arrivées et des nuitées qu'au niveau des recettes touristiques sont qualifiés de performances jamais égalées. Les pouvoirs publics s'attendent cette année à des recettes record estimées à quelque 40 milliards de dirhams, qui dépasseront pour la première fois les transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE). 29.12.2005 | 15h33 [/b]